À l’école ELAH, la fin de la première période scolaire a été marquée par une semaine particulièrement enrichissante dédiée aux artisanats du monde. Organisée dans le cadre du projet annuel du « Tour du Monde », cette semaine a permis aux enfants de découvrir et de s’initier à des savoir-faire artisanaux venus des quatre coins de la planète. Sous la supervision de Céline, une maman diplômée des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts investie dans l’école, et avec l’aide précieuse d’autres parents et grands-parents, les élèves ont pu expérimenter différentes techniques tout en travaillant sur des objets qui serviront lors du grand « marché du monde » prévu en fin d’année.
Dans cette interview, Céline nous raconte comment cette semaine a été conçue et vécue, ainsi que l’impact qu’elle a eu sur les enfants et les adultes impliqués. Le projet, qui mêle créativité et apprentissage, est avant tout une aventure humaine où chacun a trouvé sa place, des organisateurs aux jeunes participants.
Peux-tu nous parler du contexte de cette semaine artisanale et nous expliquer comment tu en as conçu le programme ?
Le programme a été conçu avec Colleen qui avait plusieurs idées très créatives (ndlr : Colleen est la directrice de l’école). Au fil des discussions, nous avons exploré différentes pistes pour créer des ateliers cohérents et adaptés en vue de nourrir la journée inter-écoles prévue en fin d’année. Cela donne du sens au travail réalisé et est une source de motivation supplémentaire pour les élèves : savoir que leurs créations seront réutilisées et mises à profit. L’objectif final étant de produire un maximum d’objets finis qui seront mis en vente sur le « marché » des différents continents lors de la journée inter-écoles. Les transactions se feront avec une monnaie créée par les élèves eux-mêmes.
Plusieurs ateliers ont été proposés : pourrais-tu nous les présenter et nous raconter ce qui t’a inspirée dans le choix de ces ateliers ?
Six ateliers étaient proposés, chacun étant une initiation à un artisanat : la maroquinerie pour l’Afrique, la teinture pour l’Asie, la vannerie pour l’Océanie, le tissage pour l’Amérique et la poterie pour l’Europe. Enfin, le dernier atelier consistait en la conception de différentes pièces de monnaie et de visas pour chaque continent. Depuis le design graphique à la production en série, en passant par la gravure de tampon en linoléum.
Comment s’est déroulée la coordination avec les parents qui ont animé les différents ateliers ?
Les parents ont eu la possibilité de s’inscrire en amont pour animer ou encadrer une ou plusieurs demi-journées. Tout au long de la semaine, pas moins de dix parents et grands-parents ont pu interagir avec les élèves et leur faire profiter de leurs compétences et talents.
Comment est-ce que les enfants ont vécu ces activités et découvertes artisanales pendant la semaine ?
Les élèves se sont montrés enthousiastes et impliqués. La diversité des ateliers proposés et des compétences requises a permis à chacun de trouver sa place et de produire à son rythme.
Y a-t-il un moment particulier, une anecdote ou une réalisation des enfants qui t’a particulièrement marquée ou émue ?
Oui, plusieurs choses m’ont émue :
– L’enthousiasme des élèves pour l’atelier de teinture et notre émerveillement à tous en découvrant les tissus teintés à la sortie des bassines. Magique !
– La persévérance des élèves pour produire un maximum de pièces de monnaie ou recommencer la gravure ratée d’un tampon.
– La transmission des techniques de crochet par une mamie, heureuse de trouver des enfants curieux et appliqués.
– Une élève qui ose une expérience et trouve une solution en vannerie.
– L’amour des enfants pour les couleurs : leurs yeux qui brillent devant tous les fils de scoubidou.
De manière plus générale, quel rôle penses-tu que la créativité manuelle joue dans l’apprentissage des enfants ?
En étant confrontés à la matière, à toutes les possibilités qu’elle offre, mais aussi à ses limites et sa résistance, il faut s’adapter. Faire des choix, prendre des risques, recommencer, trouver des solutions, inventer. Le résultat est là, palpable, il ne ment pas. C’est une source d’émerveillement autant que de frustrations, donc forcément un terrain d’apprentissage. Il faut affûter la coopération indispensable du trio cerveau/œil/main : réflexion, observation, manipulation.
Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté personnellement en tant que parent et organisatrice ?
La joie de constater encore une fois qu’en multipliant les intervenants, on enrichit l’expérience et la production.